L’absence de cours de natation à l’école fondamentale est, selon les enseignants d’EPS interrogés, à la base du problème des non­‐nageurs au lycée. Néanmoins cette hypothèse n’a pas vraiment pu être validée, puisque je n’ai relevé qu’une seule commune (Vianden avant la rentrée 2014) incapable d’organiser une initiation à la natation pour au moins un cycle de l’école fondamentale. Les instructeurs de natation, qui travaillent régulièrement avec des non­‐nageurs, ont également pu s’exprimer par un questionnaire.
Ils évoquent principalement la non-­participation des élèves aux cours de natation comme explication au phénomène des non-­
nageurs. Etant donné qu’ils interviennent majoritairement à l’école fondamentale, cela soulève des questions quant au taux
de participation active des élèves aux cours de natation à l’école fondamentale. Un inventaire auprès de l’ensemble des élèves
de 7ème du LTL a révélé un nombre élevé de jeunes pouvant être qualifiés de non­‐nageurs ou de débutants très faibles ayant
néanmoins suivi des cours de natation pendant les trois cycles de scolarisation à l’école fondamentale. Par conséquent, je
m’interroge personnellement quant à la qualité de certains cours d’initiation à la natation en école fondamentale et quant à
la formation des instituteurs/trices en matière de l’enseignement de la natation. Pour ce qui est de la prise en charge de ces
élèves non-­nageurs de l’ES/EST, la majorité des enseignants indiquent que l’initiation des non-­nageurs se fait pendant le cours
d’EPS régulier avec les autres élèves nageurs. Ces niveaux très hétérogènes exigent de la part de l’enseignant de grands efforts
de différenciation dans l’organisation et la planification des cours. L’intérêt et la mise en oeuvre d’une phase d’adaptation au
milieu aquatique, au préalable d’une initiation plus technique des non-­nageurs, se sont vus confirmés par une large majorité
de tous les experts interrogés. Trois objectifs sont systématiquement associés à une telle phase d’adaptation, à savoir la mise
en confiance du non­‐nageur, la mise à plat du corps sur l’eau et la respiration aquatique. Là où les avis se partagent entre enseignants d’EPS, instructeurs de natation et entraîneurs, c’est au sujet du premier style de nage à enseigner ; mais cela reflète assez bien les discussions et avis divergents de la littérature spécialisée. Les recherches littéraires au sujet de la phase de familiarisation avec le milieu aquatique m’ont permis de discerner des parallèles entre les auteurs de différentes nationalités, notamment avec une phase initiale d’adaptation à l’eau » suivie d’une « phase de maîtrise de l’eau ». De même les contenus,
objectifs et modèles pédagogiques prévus lors d’une telle familiarisation avec l’eau sont très comparables d’un auteur à l’autre.
Pour le choix de la première technique à enseigner à un non-nageur, les avis des experts sont très variés ; mais j’ose prétendre que les publications récentes plaident de plus en plus pour une initiation par le crawl et/ou le dos crawlé. Enfin mon travail est finalisé
par une proposition personnelle d’un cycle ludique de familiarisation avec le milieu aquatique qui devrait permettre d’une part
de stimuler l’intérêt, la motivation et donc la participation active des jeunes élèves et d’autre part d’atténuer la stigmatisation « nageur
» / « non-­‐nageur » et d’homogénéiser les chances de réussite de tout élève pour un apprentissage technique de qualité des différents styles de page.