Notre travail de candidature est voué à l’étude de l’œuvre poétique de Marcel Migozzi, poète qui est né à Toulon d’une famille ouvrière corse, et, qui, actuellement, vit dans le Var, dans le village du Cannet des Maures. Différents thèmes comme l’enfance, l’amour, la vieillesse, le temps et la mort reviennent dans l’œuvre migozzienne comme des leitmotive et se retrouvent intimement liés à ce qui constitue le centre de toute œuvre poétique, à savoir la création poétique elle-même. Or, nous insistons principalement sur le motif de l’enfance, source inépuisable de la poésie migozzienne, afin d’être initiée aux secrets auxquels « le portique rouillé énigmatique de l’enfance »1 donne accès. Comme Marcel Migozzi revient régulièrement à sa biographie, différentes œuvres nous servent d’appui à ce sujet. D’abord, le recueil à caractère autobiographique, Tout est dans perdre, constitue un émouvant hommage à ses parents qui, déjà bien âgés à sa naissance, l’ont fortement marqué et, même décédés, semblent toujours veiller sur lui. Puis, Migozzi relate toute son enfance dans Éclats d’enfance toulonnaise en nous faisant visiter le quartier du Pont-de-Bois de la ville de Toulon où il a grandi, entouré de sa famille et de ses copains. Différents souvenirs enfantins viennent constamment peupler ses poèmes, et les lieux de son enfance aussi bien que certains objets « précieux », auxquels le petit Marcel a particulièrement tenu, y refont surface. Ainsi, On aura vécu et Autrefois, la patrie mettent en lumière les événementsclés de sa vie tout en soulignant que cette époque est pourtant déchirée par la Deuxième Guerre mondiale, dont le bruit des alertes et des bombardements tonitruants ne cesse de retentir dans sa poésie. Toutefois, pourquoi, le poète tient-il tant à évoquer dans ses poèmes cet âge de sa vie ? Tout d’abord, sa mère n’a cessé de lui répéter de ne jamais oublier que « l’enfance / clé de vie / possède // de (s)es jours secrets la combinaison »2. Or, c’est précisément en fouillant dans les ruines du passé, en partant à la recherche du temps perdu que le poète retrouve la vigueur et le bonheur de jadis, et ces réminiscences, certes transfigurées par l’écriture poétique, permettent de défier, du moins temporairement, la marche inéluctable du temps. Pourtant dans Des traces dispersées et De bogue et de roc, recueils consacrés à la quête de ses origines, il doit reconnaître que l’immersion dans son passé ancestral débouche sur une impasse. Cependant, le poète a conservé dans son for intérieur des souvenirs-images qu’il fait revivre non pour en déplorer leur perte irrémédiable, mais pour prouver qu’il a vécu. En revanche, même si le doute à l’égard de la force du verbe est un thème récurrent, l’évocation de l’enfance est l’un des rôles moteurs dans la création poétique de Migozzi. Coulant dans ses poèmes comme une eau claire et limpide, c’est elle qui permet au poète de « clarifier » « les boues verbales »3, de pétrir et de remodeler à l’infini l’argile dont est fait le poème. Ainsi, en imprégnant sa po&